Les facettes d’un illuminé
L’exposition Dali au Centre Pompidou du 21 novembre au 25 mars 2013.
Une trentaine d'années après la grande rétrospective que le centre Pompidou avait consacrée à Salvador Dalí, le musée le met à nouveau en lumière, cette année, avec pour objectif de dévoiler les différents aspects du maître. Plus de cent vingt tableaux, mais aussi dessins, objets, projets, films et documents d’archives nous éclairent un peu plus sur ce personnage hors norme.
L’exposition démarre à l’intérieur d’une reproduction d’utérus. On pense au personnage et on sourit. Bruit de battements de cœur, photographie de Dali recroquevillé sur lui-même, décor épuré, on se sent bien dans cet organe protecteur. À la sortie, telle la naissance du nouveau-né, l’apaisement se transforme en angoisse. Les œuvres abondantes s’éparpillent dans l’espace, on est désorienté. Sans doute qu'il n’aurait pas, non plus, souhaité nous imposer le chemin de sa vie multiple.
On découvre, en sillonnant l’exposition, le Dali amoureux. Les portraits de sa femme Gala sont nombreux et nous étonnent par leurs différents styles, selon les influences passagères du peintre.
Le Dali surréaliste nous invite dans un monde onirique anxiogène. Le thème du désert, comme réceptacle du rêve, revient fréquemment. À cet emblème du néant, s'ajoutent des symboles récurrents. Les carcasses, les fourmis, les images doubles dignes des meilleurs Où est Charlie... On se prendrait presque pour un grand psychanalyste à vouloir analyser chaque toile.
Le Dali admirateur nous étonne. Cet homme qui s’autoproclamait « divin » et « génial » vouait certains cultes. Grand partisan des artistes de la renaissance italienne, tels que Léonard de Vinci ou Raphaël, on les retrouve, par des clins d'oeil, dans ses œuvres. Les toiles de l’artiste sont, également, empreintes de sa fascination pour les dictateurs. Franco et Hitler font l’objet de plusieurs tableaux imposants. Dalí se défend, cependant, de toute implication politique.
Le Dali pluridisciplinaire nous fascine. Scientifique, en personnifiant la théorie de l’espace-temps d’Einstein, avec ses montres molles. Scénariste, pour le film Un chien andalou en collaboration avec Luis Buñuel. Il s’essaie également à la production de ballets, de théâtres. Un artiste complet a l’ambition d’aller toujours plus loin à travers ses passions.
Enfin, le Dali mégalo et farfelu nous fait rire. On découvre, avec humour, une démonstration de sa création, la veste boisson. Ses apparitions médiatiques sont toujours plus spectaculaires, sans parler de ses publicités clownesques, comme la bien connue « Je suis fou du chocolat Lanvin ». Un véritable showman !
Une exposition à voir pour découvrir ce personnage haut en couleur et ses œuvres symboliques.
Un conseil : prévoyez du temps et préférez l’exposition en nocturne pour éviter la foule.
Pour réserver : http://billetterie.centrepompidou.fr/recherche_resultats.asp