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Babel blog
14 janvier 2013

Quand on laisse le nano nous surprendre…

Slinkachu est un artiste londonien. Avec son projet « Little People Project » qui débute en 2006, il photographie des figurines miniatures dans un environnement de taille réelle. 

 

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L’infiniment grand se banalise. Babel a échoué. Burj Khalifa, la plus haute tour du monde à Dubaï, ne nous distrait plus et les kings size version US nous ont écœurés. Slinkachu l’a bien compris en se mesurant à l’infiniment petit.

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L’artiste met en scène des personnages de trains miniatures. Selon les scénarios envisagés, il les transforme, les habille, les peint... Puis, il les place dans la rue et prend en photo le résultat. Une performance qui se place à mi-chemin entre l’art urbain et la photographie. Le procédé a l’air simple, mais le résultat est étonnant.

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À commencer par l’humour. La démesure nous fait rire et Slinkachu ne manque pas d’imagination et d’intelligence pour s’en servir. Un KFC improvisé sur un os de poulet, une exposition in situ à propos d’un mégot de cigarette, une île déserte aménagée dans une flaque d’eau… Des scènes absurdes qui nous paraissent néanmoins très naturelles.  

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Pour autant, le rendu artistique ne perd pas de sa valeur. Les contrastes dominent et donnent étrangement beaucoup d’harmonie aux clichés. La netteté des miniatures versus le flou des paysages, le réalisme de l’urbain versus la fiction des personnages, la taille du petit plan versus le grand, des distinctions complémentaires qui rendent les œuvres uniques.

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Avec ce travail, l’artiste induit diverses réflexions. En utilisant des déchets comme supports, Slinkachu met en lumière les limites de la société de consommation et les ravages de l’homme sur l’environnement. Le photographe dépeint également une certaine image du milieu urbain. Les petits personnages sont souvent seuls, empreints de mélancolie, sans repère dans cet environnement. On la compare avec la vie en ville : dans un lieu où tout est grand, accessible, sans limite, l’homme se retrouve désorienté. Puis, Slinkachu nous révèle implicitement l'angoisse de l’indifférence humaine. Après avoir travaillé, il laisse sur place les figurines. On imagine aisément les hommes pressés marchés dessus, sans se soucier de cet autre monde qui a été crée. L’artiste affirme : « Je veux que les gens soient capables d’avoir de l’empathie avec les petits personnages de mon travail ». On pourra lui dire que c’est réussi !

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Pour plus d’informations : http://slinkachu.com/

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